Déclaration fondatrice du (nouveau) Parti communiste du Canada
31 janvier 2024
À tous ceux qui peinent et qui luttent au Canada, qui souffrent et qui brûlent de colère face à la détérioration généralisée des conditions au sein du peuple ; et
À tous ceux qui ne se font plus d’illusions sur la prétendue bienveillance de l’État canadien, qui ont fini par voir la réalité criante de la classe dominante capitaliste-monopoliste qui le contrôle, ainsi que l’État impérialiste qu’il est depuis longtemps et qu’il est devenu afin de servir cette classe dominante ; et
À tous ceux qui ont appris à connaître et à s’opposer au libéralisme en faillite et aux monstres qu’il engendre dans le monde entier ;1
Et enfin, à tous ceux qui sont à la recherche d’une véritable voie pour sortir de la misère et de la dégradation du monde actuel, qui est le monde imposé par le capitalisme et l’impérialisme,
Nous disons : ne désespérez pas! Parce qu’une nouvelle époque a commencé, un nouveau parti du prolétariat a été forgé !
Aujourd’hui, nous déclarons la création du (nouveau) Parti communiste du Canada (le (N)PCC), la réussite de son Congrès inaugural et la publication de son Programme politique.
Ce nouveau Parti est dévoilé aujourd’hui, mais il n’est pas né aujourd’hui. Le (N)PCC est né clandestinement il y a plus de deux années, en 2021 après que le processus prolongé d’unité-lutte de 2020 à 2021 ait réussi a rassembler des communistes révolutionnaires à travers le Canada, anciens et nouveaux, dont beaucoup de vétérans de ce que nous appelons le « troisième, » et même certains venus de ce que nous appelons le « deuxième » mouvement de construction du parti communiste au Canada, aux côtés d’un grand nombre de jeunes et nouveaux révolutionnaires prolétaires qui étaient fin prêts à porter et à faire avancer le flambeau de la révolution prolétarienne dans le monde actuel.
Le (N)PCC est né dans la clandestinité parce que notre Parti — qui est guidé par ce que nous considérons comme le stade le plus élevé de la théorie révolutionnaire prolétarienne à ce stade de l’histoire, le marxisme-léninisme-maoïsme — ne sait que trop bien que la révolution prolétarienne n’est ni un acte « civil » pacifique ni une affaire parlementaire. C’est plutôt un processus prolongé d’accumulation de forces révolutionnaires, de construction des organes du pouvoir politique prolétarien et d’escalade des confrontations avec la classe dominante et ses agents qui peuvent et éventuellement devrons mener à la guerre civile entre les classes opposées par leur antagonisme. Nous savons très bien que l’État capitaliste-impérialiste et la classe dominante n’hésiteront pas à diaboliser et à réprimer le parti communiste d’avant-garde et le mouvement révolutionnaire prolétarien dès qu’ils deviendront une menace pour la bourgeoisie. Ainsi notre Parti construit la révolution prolétarienne dans la clandestinité. Après tout, un véritable parti communiste (c’est-à-dire révolutionnaire) est la seule menace existentielle à qui la bourgeoisie fait face. La dictature de la bourgeoisie le sait, alors que de nombreux gauchistes, « marxistes », « maoïstes », etc., ne le savent pas. Les révolutionnaires communistes sérieux comme nous, cependant, le savent, et agissent donc en conséquence dans notre mission de mettre le prolétariat au pouvoir.
Le (N)PCC compte maintenant deux années de travail de construction du parti depuis sa constitution en 2021. Ces deux années ont compris une activité politique intensive et étendue qui a inclus :
- la poursuite du processus de rassemblement des communistes révolutionnaires du Canada par le procédé d’unité-lutte ;
- faire progresser le processus de synthèse de l’expérience et de rectification des erreurs du précédent (troisième) mouvement de construction du parti ;
- la construction de l’infrastructure du nouveau parti ;
- le développement de nouveaux types de travail de masse au sein de la classe ouvrière et d’autres sections du prolétariat, avec des méthodes plus raffinées et de manière à rompre avec les limites du mouvement précédent ;
- l’élaboration de et la lutte autour du Programme du Parti et de sa stratégie révolutionnaire ; et enfin,
- l’organisation et la réussite de la Conférence fondatrice (2021) et du Congrès fondateur (2023) du (N)PCC.
Avant la consolidation du Parti en 2021 en tant que parti d’avant-garde communiste centraliste démocratique, plus d’un an d’efforts sérieux ont été consacrés au processus d’unité-lutte de 2020-21. Ce processus a réussi à unir (en luttant) la plupart des fractions restantes du troisième mouvement de construction de parti et la grande majorité (mais pas tous) des participants des différents groupes représentés dans le processus d’unité et de lutte, à savoir : Unité Maoïste, Proletarian Revolutionary Organization (venant d’une fraction de l’ancienne organisation Revolutionary Initiative, ou RI), un autre groupe « RI-Canada », et ce qu’il restait de la section « Pancanadienne » du PCR-RCP. En fait, tous les membres des trois premiers groupes de cette liste ont rejoint le nouveau parti, ainsi que la majorité du dernier groupe.
Le processus d’unité-lutte de 2020-21 peut revendiquer le succès d’avoir unifié la plupart des groupes révolutionnaires prolétariens existants au Canada qui avaient réussi à trouver et à étendre leur initiative politique avant, pendant et après le début de la pandémie de COVID-19, malgré l’absence de direction d’une plus grande organisation communiste démocratique centraliste derrière eux. Il est remarquable que ces forces en 2020-21 aient réussi à accomplir en à peine un an ce que les deux organisations du troisième mouvement de construction du parti (RI et PCR-RCP) n’ont pas pu réaliser en 15 années, c’est-à-dire unifier pratiquement tous les groupements de révolutionnaires communistes en un seul parti d’avant-garde communiste révolutionnaire.2 Cependant, c’est en tirant des leçons des expériences qui nous ont précédés que nous avons réalisé ces avancées et forgé le nouveau parti.
Comme premier acte public, le (N)PCC présente son Programme pour la révolution socialiste au Canada, un document sur lequel on a lutté pendant de nombreux mois, et qui est basé sur de nombreux autres mois de recherche et de travail théorique, pour finalement être débattu, affiné et adopté lors du Congrès de fondation du (nouveau) Parti communiste du Canada en 2023. Nous nous attendons à ce que ce document soit un grand sujet de débat pour les années à venir, alors que nous construisons le Parti en une force formidable et que nous franchissons les prochaines étapes du processus révolutionnaire prolétarien dans ce pays. Nous invitons de tout cœur à la discussion, au débat et à la poursuite de la lutte pour l’unité tous les autres révolutionnaires prolétariens que nous rencontrerons bientôt et les nombreux autres qu’il nous reste à former.
Le (N)PCC maintient, cherche à développer et synthétisera au mieux de ses capacités, l’expérience de ses prédécesseurs révolutionnaires, y compris : le premier et autrefois révolutionnaire (mais plus aujourd’hui) Parti communiste du Canada des années 1920 et 1930, ce que nous appelons le premier mouvement de construction du parti au Canada ; suivi par le mouvement antirévisionniste marxiste-léniniste qui a émergé à partir des années 1960, menant au deuxième mouvement de construction du parti tout au long des années 1970, en particulier le Parti communiste ouvrier et En lutte ! ; et enfin, les deux organisations du troisième mouvement de construction de parti au Canada dont les expériences s’étendent du début des années 2000 jusqu’à la fin des années 2010, à savoir le Parti communiste révolutionnaire du Canada (PCR-RCP) et Revolutionary Initiative (RI). Ces dernières organisations ont fourni une grande partie de l’expérience et de la force à partir desquelles notre parti a été forgé.
Le (N)PCC, grâce aux contributions d’un grand nombre de participants du troisième mouvement de construction du parti, est sur le point d’achever les synthèses de l’expérience globale du troisième mouvement de construction du parti, qui consistent en des synthèses distinctes du PCR-RCP et de RI, et en une vue d’ensemble distincte et plus brève de la « troisième vague » globalement. Ces résumés clarifieront ce que nous avons appris, ce que nous défendons et ce dont nous avons besoin pour rompre avec le troisième mouvement de construction du parti. En ce qui concerne les principales lacunes des organisations qui nous ont précédés, notre Programme les résume ainsi :
Dans le cas du PCR-RCP, ces lacunes étaient principalement la conséquence du dogmatisme et d’une mauvaise application du centralisme démocratique, ce qui a conduit le parti à la stagnation et à une série de scissions. Dans le cas de RI, l’incapacité fondamentale à considérer la construction d’un parti comme la tâche principale des révolutionnaires communistes a permis à une déviation syndicaliste de s’implanter dans l’organisation, ce qui a mené à un processus de liquidation.
Notre Parti et ses cadres présenteront bientôt nos synthèses complètes de ces organisations, qui, nous le croyons, constitueront l’aperçu le plus complet à ce jour des expériences du PCR-RCP et de RI. Notre Parti a longuement étudié ces expériences (auxquelles beaucoup d’entre nous ont participé) et nous sommes en bonne voie pour rectifier les erreurs de nos prédécesseurs.
Notre objectif est également d’obtenir des synthèses complètes des première et deuxième vagues de construction du parti communiste au Canada. Cependant, étant donné que notre mouvement actuel est beaucoup plus éloigné dans le temps et dans ses liens personnels de ces périodes antérieures de la révolution prolétarienne au Canada, nous devons trouver des approches distinctes pour les résumer. Nous sommes encore en train d’étudier certaines parties de la deuxième vague de construction du parti, qui nous parviennent en grande partie par le biais de discussions et d’entretiens avec d’anciens révolutionnaires et des vétérans de cette période. Certaines parties de ce travail seront publiées dans un avenir assez proche dans une édition de kites. Nous avons également l’intention d’entreprendre une synthèse complète du premier Parti communiste du Canada durant ses jours révolutionnaires. Cependant, cette période ne nous sera probablement accessible qu’à travers des textes académiques et des publications antirévisionnistes plus anciennes, et non par des participants directs (compte tenu du fait que ce parti a quitté la voie révolutionnaire depuis plus de soixante-dix ans maintenant !) Ce travail de synthèse n’est qu’une petite partie du travail théorique et idéologique que nous assumons actuellement, et ce travail n’est qu’une petite partie du travail idéologique, politique et organisationnel bien plus grand qui nous attend.
À nos camarades, aux personnes ayant l’esprit révolutionnaire, et à toutes les personnes en lutte et exploitées au Canada qui en ont assez du monde et de ce pays dans leur forme actuelle et qui sont prêtes à envisager un avenir sous la direction du prolétariat : nous vous incitons à étudier et à lutter avec le nouveau programme du (N)PCC, à vous rendre aptes et prêts à rejoindre le parti communiste d’avant-garde, et à faire un pas vers l’énorme tâche de remettre le prolétariat en position de protagoniste dans le cours futur de l’histoire.
À nos camarades internationaux, les futurs et actuels dirigeants révolutionnaires du prolétariat international :
Hâtons-nous de reconstruire les partis communistes révolutionnaires partout où ils n’existent pas !
Reconstruisons le mouvement révolutionnaire prolétarien, surtout dans les pays impérialistes !
Lions-nous à toutes les guerres populaires dirigées par des communistes et aux autres forces révolutionnaires communistes qui ont préservé le flambeau de Marx, Lénine et Mao pendant les heures les plus sombres de la révolution prolétarienne internationale, et reconstruisons le mouvement révolutionnaire communiste international !
-Le Comité central du (N)PCC
31 janvier 2024
1 Le fascisme, le sionisme et une multitude d’autres tendances réactionnaires survivent et prospèrent dans le monde grâce au soutien manifeste des classes dominantes impérialistes, mais aussi en raison des conditions qu’elles imposent au monde.
2 Et depuis sa fondation, le (N)PCC a rallié autour de lui une grande partie (mais pas la totalité) de ce qui restait des éléments révolutionnaires communistes authentiques qui faisaient partie du troisième mouvement de construction du parti, mais ne s’étaient pas encore unifiés avec lui en 2021, les seules exceptions étant : (1) un nombre minuscule d’ultra-gauchistes avec un long palmarès de comportement destructeur que notre Parti a largement contourné ; (2) un nombre tout aussi minuscule d’égos démesurés et d’intellectuels paresseux qui, malgré leur statut antérieur dans le troisième mouvement de construction du parti et malgré les personnalités qu’ils ont conservées sur les médias sociaux après 2021, se sont révélés être des sceptiques et des opposants à la construction réelle d’un parti ; et (3) le seul fragment prometteur restant, le petit nombre de cadres de l’ex-PCR ou de l’ex-RI qui ont quitté le mouvement à son point le plus bas, qui ne sont pas en mauvaise posture, qui n’ont pas encore été ralliés, gagnés ou informés de l’existence du (N)PCC, mais dont nous pensons qu’ils peuvent être encouragés à reprendre le chemin de la révolution.


